En lisant Pierre Michon (5)

(Entretien)

Thierry Bayle: Les écrivains modernes deviendraient-ils des fonctionnaires de l’écriture, un équivalent littéraire de ce que Rimbaud nommait les assis et Nietzsche les culs de plomb?

Pierre Michon: Oui, c’est une des conséquences de la transformation du miracle en métier. Ça n’est peut-être pas spécifiquement moderne. C’est que l’écrivain est la proie du temps. Il commence par monter le tigre, il monte le tigre et il n’en peut pas descendre, comme dit le proverbe chinois. L’ennui, c’est que le temps transforme ce tigre en chat.

Le Roi vient quand il veut, Pierre Michon, Albin Michel, page 148.

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