En lisant Chamfort (3)

« Les nouveaux amis que nous faisons après un certain âge, et par lesquels nous cherchons à remplacer ceux que nous avons perdus, sont à nos anciens amis ce que les yeux de verre, les dents postiches et les jambes de bois sont aux véritables yeux, aux dents naturelles et aux jambes de chair et d’os. »

« L’amour, tel qu’il existe dans la société, n’est que l’échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes. »

« Ce qui fait le succès de quantité d’ouvrages est le rapport qui se trouve entre la médiocrité des idées de l’auteur et la médiocrité des idées du public. »

On fait quelquefois dans le monde un raisonnement bien étrange. On dit à un homme, en voulant récuser son témoignage en faveur d’un autre homme: « C’est votre ami. – Eh! morbleu, c’est mon ami, parce que le bien que j’en dis est vrai, parce qu’il est tel que je le peins. Vous prenez la cause pour l’effet, et l’effet pour la cause. Pourquoi supposez-vous que j’en dis du bien, parce qu’il est mon ami? Et pourquoi ne supposez-vous pas plutôt qu’il est mon ami, parce qu’il y a du bien à en dire? »

Qu’est-ce qu’un philosophe? C’est un homme qui oppose la nature à la loi, la raison à l’usage, sa conscience à l’opinion, et son jugement à l’erreur.

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées.

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4 commentaires pour En lisant Chamfort (3)

  1. Patrick Andre dit :

    Plus de nouvelles ? Amitiés Patrick

    • Cowboy dit :

      Oops ! ma réponse d’hier a été effacée par un nettoyage intempestif du tableau de bord. Ça commençait par : « Merci pour ce petit signe d’amitié ». Le reste, mélange de cuistrerie et d’amertume, n’a pas d’importance.
      Amicalement,
      MB

      • Patrick Andre dit :

        Content de savoir que tout va bien. J’ai toujours grand plaisir à vous lire depuis des années, surtout en cette période difficile…

        Amicalement Patrick

      • Cowboy dit :

        Merci encore. Même si ce n’est pas moi que vous lisez, mais ceux qui nourrissent mon quotidien et qui, en « cette période difficile », alternativement, étrangement, me réconfortent et me dépriment. Ils me réconfortent par la puissance et la beauté de leur langue, la justesse de leur jugement et de leurs raisonnements, la lumière de leur intelligence qui m’éblouit, mais ils me dépriment quand je mesure l’inefficacité de leurs efforts sur l’esprit de mes contemporains et je me dis souvent, tristement : que de choses pensées – et bien pensées – pour en arriver là !

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