(classification Brunschvicg)
146. L’homme est visiblement fait pour penser; c’est toute sa dignité et tout son métier [mérite]; et tout son devoir est de penser comme il faut. Or, l’ordre de la pensée est de commencer par soi, et par son auteur et sa fin.
Or, à quoi pense le monde? Jamais à cela; mais à danser, à jouer de luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc., à se battre, à se faire roi, sans penser à ce que c’est qu’être roi et qu’être homme. (correspondance classification Guersant, 1957, n° 227)
365. Pensée. – Toute la dignité de l’homme est en la pensée. Mais qu’est-ce que cette pensée? Qu’elle est sotte!
La pensée est donc une chose admirable et incomparable par sa nature. Il fallait qu’elle eût d’étranges défauts pour être méprisable; mais elle en a de tels que rien n’est plus ridicule. Qu’elle est grande par sa nature! qu’elle est basse par ses défauts!
(correspondance classification Guersant, 1957, n° 216, collection Les Portiques, page 79)