En lisant Valéry (8)

Presque tous les livres que j’estime et absolument tous ceux qui m’ont servi à quelque chose, sont livres assez difficiles à lire. La pensée peut les quitter, elle ne peut les parcourir. Les uns m’ont servi quoique difficiles; les autres, parce qu’ils l’étaient.

Mais des livres, les uns sont excitants et ne font qu’agiter ce que je possède; les autres me sont des aliments dont la substance se changera dans la mienne. Ma nature propre y puisera des formes de parler ou de penser; ou bien des ressources définies et des réponses toutes faites: il faut bien emprunter les résultats des expériences des autres et nous accroître de ce qu’ils ont vu et que nous n’avons pas vu.

Tel Quel, Choses tues IV

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