Les révoltés d’Hadopi

HADOPI*. Ça sonnait comme un titre de magazine pour enfants de trois à sept ans. Ça invitait à l’espièglerie. Ça n’a pas raté. Une fois n’est pas coutume, c’était hier, à l’Assemblée Nationale. Cachés derrière un rideau ou un pilier, les députés socialistes ont déboulé dans l’hémicycle à l’instant du vote pour décrocher la timbale contre toute attente. Derrière un rideau ? Derrière un pilier ? Les témoignages divergent. Je préfère l’idée du pilier. Un gros pilier sûrement, pour cacher leur ventre. Je les imagine, les conspirateurs, à la file indienne, se poussant pour mieux voir, pouffant, chuchotant “On y va ? On y va ?”. “Pas encore” s’écrie le premier. “Fais passer”. Et le mutin signal remonte la file adipeuse, impatiente.

Je voudrais que l’on apposât une plaque commémorative sur le pilier fripon. Jusqu’à ce jour, quand je pensais “pilier”, je voyais celui de Notre Dame. Le second à droite, près de la sacristie. Celui sous lequel cet âne de Paul Claudel avait reçu l’illumination religieuse. L’atellane socialiste me réconcilie avec le concept de “pilier”.

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