En lisant Schopenhauer (19)

Ma vie dans le monde réel est une boisson douce-amère. Elle consiste, comme d’ailleurs mon existence, en une acquisition constante de connaissance et d’entendement relative à ce monde réel et à mes rapports avec lui. Le contenu de cette connaissance est triste et atterrant; mais la forme de la connaissance elle-même, l’acquisition d’entendement, la pénétration de la vérité, tout cela rend singulièrement heureux et ne cesse, d’une manière étrange, de mêler sa douceur à cette amertume.

Je cause parfois avec les hommes comme l’enfant avec sa poupée. Elle sait très bien que la poupée ne l’entend pas, mais elle se procure, par une agréable auto-suggestion consciente, la joie de la conversation.

Parerga et paralipomena, Arthur Schopenhauer, Remarques sur lui-même, Bouquins, Éditions Robert Laffont, 2020, page 1036/1037.

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