Ma vie dans le monde réel est une boisson douce-amère. Elle consiste, comme d’ailleurs mon existence, en une acquisition constante de connaissance et d’entendement relative à ce monde réel et à mes rapports avec lui. Le contenu de cette connaissance est triste et atterrant; mais la forme de la connaissance elle-même, l’acquisition d’entendement, la pénétration de la vérité, tout cela rend singulièrement heureux et ne cesse, d’une manière étrange, de mêler sa douceur à cette amertume.
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Je cause parfois avec les hommes comme l’enfant avec sa poupée. Elle sait très bien que la poupée ne l’entend pas, mais elle se procure, par une agréable auto-suggestion consciente, la joie de la conversation.
Parerga et paralipomena, Arthur Schopenhauer, Remarques sur lui-même, Bouquins, Éditions Robert Laffont, 2020, page 1036/1037.