En lisant Schopenhauer (17)

Sur la religion

Dialogue

DÉMOPHÈLE(1). — Entre nous soit dit, mon cher et vieil ami, je n’aime pas ta façon de manifester parfois tes aptitudes philosophiques, en te répandant en sarcasmes et même en railleries ouvertes contre la religion. La croyance d’un chacun est sacrée pour lui, et elle devrait en conséquence l’être aussi pour toi.

PHILALÈTHE(2). — Nego consequentiam [Je rejette la conclusion]. Je ne vois pas pourquoi la niaiserie d’autrui devrait m’inspirer le respect du mensonge et de la fourberie. J’honore la vérité partout où je la rencontre. Pour cette raison précisément, je ne puis honorer son contraire.

(1) “l’ami du peuple”
(2) “l’ami de la vérité”

Sur la religion, Arthur Schopenhauer, Parerga et paralipomena, Bouquins, Éditions Robert Laffont, 2020, page 177.

(…) les religions sont comme les vers luisants: pour briller, il leur faut l’obscurité. Un certain degré d’ignorance générale est la condition de toutes les religions, le seul élément dans lequel elles peuvent vivre.

Sur la religion, Arthur Schopenhauer, Parerga et paralipomena, Bouquins, Éditions Robert Laffont, 2020, page 198.