(…) aucune société, aucune union n’est agréable, ni même durable, sans moi (la folie). Le peuple ne pourrait supporter longtemps ses gouvernants, le maître son domestique, la servante sa maîtresse, le précepteur son élève, l’ami son ami, la femme son mari, l’ouvrier son patron, le camarade son camarade, le convive son voisin de table, s’il n’y avait entre eux quelques mensonges, quelques flatteries, quelques illusions réciproques, et toute autre folie douce comme le miel.
Éloge de la Folie, Érasme, Union Latine d’Éditions (1967), traduction par Jacques et Anne-Marie Yvon, pages 51/52.