A huit heures ce matin, mon marchand de journaux (honte soit sur moi jusqu’à la cinquième génération, je n’étais plus abonné), n’avait plus de Charlie Hebdo. Face à la mobilisation des hypocrites et des imbéciles, je ne courrai pas la ville. Je renonce, sachant que dans moins d’un mois, quand ces cons seront retombés dans leur servitude et que les spéculateurs (les prix s’envolent sur Ebay) auront raclé le filon et se seront débarrassés des ultimes traces de dignité et d’honneur qui entachent encore les culs de casseroles de leur conscience, je pourrai acheter autant de Charlie que je voudrai.
Aujourd’hui plus que jamais, mes contemporains me donnent la nausée et convoquent à ma mémoire ce mot de Cioran que j’ai depuis longtemps fait mien : “D’aussi loin qu’il me souvienne, je n’ai fait que détruire en moi la fierté d’être homme. Et je déambule à la périphérie de l’Espèce, comme un monstre timoré, sans assez d’envergure pour me réclamer d’une autre bande de singes”.
L’autre dossier du jour, ce sont les réactions du monde musulman à la nouvelle couverture de Charlie Hebdo. Que quelque moufti égyptien vienne encore ramener sa gueule, je n’en suis ni surpris, ni étonné, mais que des représentants du culte musulman de l’hexagone (Boubakeur, pour une fois, s’écrase) entonne le même couplet, c’est trop.
Alors je vous le dis une fois encore, sans colère et sans haine : « Musulmanes, musulmans (pardon, j’oubliais que traiter vos femmes en interlocutrices était encore un moyen de vous offenser), tant que vos valeurs se superposeront impeccablement à celles des bouchers, ne comptez pas sur moi pour établir la moindre distinction entre islam radical et islam modéré. »
Cowboy
Mais comment se protéger de la bêtise, de la pauvreté d’esprit…?
Je me croyais débarrassé de vous et je vois que vous avez retrouvé ma trace 🙂
Vous me semblez avoir un « petit » moral…
Quant à votre question, je crains qu’il n’y ait plus qu’une solution : rentrez chez vous, fermez portes et fenêtres et jetez la clé.
Recevez mon amitié (parce que, franchement, je n’en ai plus guère l’usage).