“Tous ensemble ! Tous ensemble ! Ouais ! Ouais !”
Vous vous en souvenez sûrement, les synodes conjoints de l’Eglise Réformée de France (ERF) et de l’Eglise Evangélique Luthérienne de France (EELF), qui s’étaient réunis à Sochaux en 2007, s’étaient conclus sur un vrai succès et avaient conforté le rapprochement des deux églises, entamé dès les années 70 après la signature de la “Concorde de Leuenberg”.
Deux ans se sont écoulés et c’est à Bourg-la-Reine qu’on se retrouve du 21 au 24 mai afin de poursuivre le processus de maturation qui permettra enfin l’avènement d’une Eglise protestante unifiée -plus à même, dans un monde globalisé, d’opérer la gestion des ressources. C’est le journal de France Culture qui me le rappelle à l’instant -je l’avais marqué sur un post-it mais bon… Hasard du calendrier, Calvin aurait 500 ans cette année, ça serait sympa d’honorer sa mémoire dans une fraternité retrouvée.
Pourtant, malgré les avancées, les progrès accomplis, la route est longue encore qui mène à l’union. Il reste des divergences fortes, essentiellement d’ordre liturgique, et les débats s’annoncent vifs et houleux. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer ces deux photos de la célébration de la Cène par l’un et l’autre culte.
Nul n’est besoin de longs discours pour s’en rendre compte, les positions seront difficiles à concilier.
Pour l’Eglise Réformée, c’est plutôt “robe pastorale noire et rabat” tandis que chez les Luthériens, on est davantage “aube blanche et étole” (verte ici mais le rouge est homologué). Perso, j’ai un faible pour l’élégante sobriété réformée même s’il faut bien avouer que l’aube étolée ne manque pas de classe.
Mais ce n’est pas tout. Alors que dans les temples luthériens, la chaire est à la même hauteur que l’autel, chez les réformés, elle se trouve au-dessus de la table de la Sainte-Cène.
Aïe ! Aïe ! On devine qu’il va falloir jouer serré. Ça va friter et les noms d’anges risquent de voler bas. En tout cas, ce serait moche d’achopper sur une question d’uniforme ou d’agencement du mobilier.
L’objectif, je le rappelle, est la création d’une Eglise Protestante unifiée. Il est raisonnablement fixé à 2013 ; gageons que les deux camps feront preuve de sagesse et de tempérance et qu’ils sauront mettre l’accent sur ce qui les rapproche plutôt que sur ce qui les divise.
Puisse enfin les passions soulevées par le scrutin européen ne pas occulter ce temps fort de la foi.
Cowboy